Ci-dessous des extraits d'une interview de l'humoriste français Dieudonné M'bala M'bala, diffusée le 7 avril 2010 sur la télévision iranienne en anglais Press TV. L'interview a été doublée en anglais par la chaîne. Les sous-titres de MEMRI TV en français se basent sur le doublage en anglais, et sur les paroles de Dieudonné (et de la présentatrice) en français à chaque fois que celles-ci sont audibles.
Interviewer : Quand avez-vous commencé à faire la comédie
contre le sionisme ?
Dieudonné : En fait, j'ai fait des sketches contre toutes les
formes d'extrémisme, mais la liberté d'expression en France s'arrête
là quand on parle d'Israël. On n'a pas le droit d'en parler. Je dois
ajouter que nous avons quelqu'un à la tête du gouvernement qui est
ouvertement sioniste. Je crois qu'il est l'une des personnes les plus
sionistes qu'il y ait jamais eu en France.
Interviewer : Pourquoi êtes-vous contre le sionisme ? C'est
quoi, votre motivation ?
Dieudonné : Eh bien, moi, ça a commencé tout simplement avec
la compétition publique - la République qui n'est pas égale avec
tous ses enfants. Ce que je veux dire, c'est qu'en France, par exemple,
on commémore uniquement une souffrance qui concerne la Shoah. Les autres
souffrances de l'humanité dues à l'injustice ne sont jamais évoquées.
Par exemple, l'esclavage dans les colonies françaises, la guerre d'Algérie,
et de nombreux autres événements, ne sont jamais mentionnés.
Le lobby sioniste impose une
compétition de forces inégales, une hiérarchie dans la souffrance
des différentes communautés, ce qui est absolument obscène. Mais
cela n'est pas surprenant, venant d'un type de personnes dotées d'un
caractère immoral ou injuste, vulgaires et médiocre sur le plan philosophique.
Mais aujourd'hui, ils prennent la France en otage, et nous sommes entre
les mains de ces ignares, qui se sont eux-mêmes organisés et regroupés
en mafia, et dirigent le pays qui mérite mieux, évidemment, que ses
dirigeants aujourd'hui.
[...]
Malheureusement, aujourd'hui, les pouvoirs publics s'en prennent aux
humoristes et à moi en particulier, directement. Les autres humoristes
sont un peu pareils, et la liberté d'expression est à la baisse en
France.
Vous, en Iran, toutefois – en tous cas sur le sujet du sionisme...
Il y a beaucoup de liberté d'expression ici. Le sujet du sionisme n'est
pas considéré comme un gros problème, on s'en fout un peu, parce
que tout le monde peut parler.
Mais en France, c'est vraiment tabou, parce que la France est dirigée
par les sionistes, qui essayent d'éradiquer tout ce qui n'est pas dans
leur intérêt. Ce sont des gens qui ont beaucoup de pouvoir, me semblent
violents, sans aucun courage. Ils vous poignardent dans le dos et vous
neutralisent économiquement.
J'ai moi-même été agressé dans la rue par quatre Israéliens. Je
dois ajouter qu'ils ont été arrêtés. Je suis allé en prison, mais
les médias n'en ont pas parlé. Mes enfants ont également été attaqués
- mes deux petits garçons - mais encore une fois, les médias n'en
ont pas parlé.
Ils savent dire une seul chose - ces médias qui se conforment au sionisme
- et c'est ce qu'ils n'arrêtent pas de dire : "antisémite, antisémite".
Mais ce n'est pas vrai. La vérité est que je ne suis pas un antisémite,
mais en réalité, cette histoire n'a jamais existé. En ce qui me concerne,
je n'ai jamais eu de problèmes avec la religion juive, bien évidemment.
[...]
Interviewer : Vous avez dit que c'est de la comédie, qu'elle
doit faire rire les gens, mais comment rire de la souffrance d'autrui
?
Dieudonné : Non, moi je ne veux pas - et je ne comprends pas
- qu'on puisse rire de la souffrance des autres personnes. Mais je peux
rire de la façon dont la souffrance est utilisée. Par exemple, en
France, l'Holocauste, qui est devenu comme une religion dominante, a
remplacé le Christ. Nous sommes obligés de nous soumettre à ce dogme,
de prier pour lui quasiment chaque soir, de l'apprendre à nos enfants.
C'est l'utilisation par les sionistes de cette souffrance des Juifs
- qui ont évidemment souffert – mais bien sûr, pas plus que beaucoup
d'autres dans l'histoire. C'est une souffrance qui ne devrait pas être
niée – pas plus que les autres. Or ils ont commercialisé cette souffrance.
Voilà quelque chose dont on peut rire.
Je viens de terminer d'écrire une chanson, une petite chanson pour
les enfants qui s'appelle "Shoananas", où j'essaie d'expliquer
qu'il ne faut pas se laisser aller à cette hiérarchisation des souffrances
parce que l'humanité tout entière a souffert. Aucun peuple n'est au-dessus
des autres. Pour ceux qui croient en Dieu, Il veille sur nous, et pour
les autres, qui n'y croient pas, il y a la nature et l'évolution ou
probablement plein d'autres choses.
Ce que je veux dire, c'est que le sionisme divise l'humanité pour régner.
Il essaie de régner en nous soulevant les uns contre les autres. Ils
ont organisé toutes les guerres et tous les désordres de la planète.
Ils ont été impliqués dans la traite négrière. Il faut savoir que
90% des bateaux qui déportaient les Noirs d'Afrique vers les Antilles
appartenaient à des Juifs, et la majorité des marchands d'esclaves
étaient des Juifs. De toute évidence, aujourd'hui, les Juifs ne sont
pas responsables de ce qui s'est passé, mais c'est une réalité, et
c'est, par exemple, quelque chose dont nous ne sommes pas autorisés
à parler.
[...]
Le président (français) a fait des déclarations contre les Noirs
absolument insupportables. C'est un homme qui aime l'argent et le luxe
qu'il apporte, mais pousser à la déforestation et au massacre de la
population... La déforestation est une forme de génocide, vu la façon
dont elle détruit l'environnement où les gens vivent. Tandis que lui...
et son ami Vincent Bolloré - qui représente la plus grande des entreprises
françaises - pille l'Afrique avec Sarkozy. Cela continue. L'Afrique
est dominée - à la fois militairement et économiquement - et cela
est tout à fait intolérable.
[...]
Contrairement à l'Iran, la France ne dispose pas de ressources naturelles.
Par conséquent, tout comme les États-Unis et Israël, elle doit obtenir
les matières premières dont elle a besoin d'autres pays dans le monde.
Pour organiser des guerres, pour organiser le 11 septembre, pour pouvoir
faire valoir la nécessité d'une guerre contre le terrorisme et aller
faire la guerre en Afghanistan, et ouvrir des bases militaires en Irak,
etc. La liste est longue. Les États-Unis sont en train de s'effondrer.
Je connais un peu ce pays, et je visite le Canada très souvent. Nous
avons vu cela se produire avec le système de la bourse qui s'effondre
– c'est un système injuste – où l'on ruine des gens. Un
petit nombre de gens mènent à la ruine d'un pays et éliminent les
emplois de nombreuses personnes. C'est un système sioniste.
[...]
Je ne veux pas me lancer dans les affaires intérieures de l'Iran. Je
ne connais pas l'histoire de l'Iran. Ce que je connais, c'est la voix
de votre président. C'est une voix, je pense, dont vous pouvez être
fiers, parce que lorsque nous l'entendons en dehors des frontières,
elle inspire et donne du courage. Il permet aux gens de dire finalement
: Nous sommes capables de résister à ce qui semblait être irrésistible.
Nous ne devons pas oublier qu'ils sont très riches, et avec tout le
glamour qui les entoure, ils peuvent causer des problèmes à certaines
personnes.
Interviewer : Vous avez eu un entretien avec le président Mahmoud
Ahmadinejad. Est-ce que vous voulez nous dire ce qui s'est passé pendant
cet entretien et ce dont vous avez parlé?
[...]
Dieudonné : Il a porté essentiellement sur les gens qui subissent
des injustices. On était assez d'accord pour dire que la culture est,
essentiellement, aujourd'hui dans le monde, le moyen de lutter de façon
pacifiste contre les injustices et le sionisme en l'occurrence. Et l'humour
en particulier.
Je voudrais parler de ce projet appelé Shoananas. Ce qui que m'a vraiment
étonné, c'est de voir l'ouverture d'esprit du président, et la perspective
que par la culture, on peut changer le monde, changer les rapports entre
les êtres humains, et puis voir disparaître peut-être l'égoïsme,
le mensonge et le racisme qui sont aujourd'hui intégrés, portés par
le projet sioniste. Et je crois que l'Iran, par exemple, crée le mouvement.
Et je peux imaginer que c'est
un lourd fardeau pour les Iraniens. Les sacrifices et le désir des
jeunes de voir quelque chose changer, que je comprends, et c'est complètement
légitime... Je ne vais pas faire de commentaires à ce sujet. Mais
vous devez savoir que ces efforts ont fait de l'Iran un pays qui est
devenu le dernier champ de bataille de la résistance, qui l'aide à
se développer dans le monde entier – comme au Venezuela, par exemple.
En Europe, les mouvements politiques, comme le parti anti-sioniste,
se développent. Il a été créé en France par Yahia Gouasmi et moi-même.
Aujourd'hui, il se développe en Belgique, en Suisse et partout. Partout
les gens prennent conscience. Ils commencent à voir, à comprendre
le lavement de cerveau qu'on nous a fait, que c'était de l'illusion.
Les combattants doivent se réveiller – les combattants de la paix
bien évidemment, ceux qui sont attachés à la justice. Nous nous sommes
transformée en moutons, en chatons nourris d'illusions et de soumission.
Aujourd'hui, le chaton devient un lion qui se retourne contre les sionistes.
[...]
Il est clair que nous sommes juste au début de la route, mais sur le
modèle iranien, une révolution se développe en France, et nous adhérons
à l'idéologie.
Interviewer : Avez-vous obtenu de bons résultats dans les sondages
pour l'Union européenne ? Vous avez eu du succès ? Vous êtes content
?
Dieudonné : Je vous dis, 40 000 personnes, c'est... On part de
trois personnes, on arrive à 40,000, ce qui correspond, sur l'échiquier
politique parisien, à 1.3% des voix. Bien sûr, je dois mentionner
que 60% se sont abstenus. Mais comme première étape, nous avons fait
beaucoup mieux que beaucoup d'autres partis. Par rapport aux moyens
que nous avons eus, c'est un résultat qui est exceptionnel. Si vous
multipliez ces moyens par dix, nous pouvons devenir une opposition dans
les années à venir, je pense.
Ma vocation est de faire rire les gens et de poursuivre mes activités
d'artiste, mais certaines personnes ont pris le mouvement dans leurs
propres mains, et il grandit. Ce sont ceux qui y adhèrent. Si je suis
ici, c'est parce qu'il y a ici des gens qui nous suivent, qui nous observent,
et nous laissent rencontrer d'autres gens. L'Iran est devenu un lieu
où les anti-sionistes peuvent se développer, se rencontrer, simplement
pour parler.
[...]
Interviewer : Bien que la route soit semée d'embûches, comment
voyez-vous le futur de votre parti ?
Dieudonné : Je pense que nous obtiendrons de très bons résultats
aux prochaines élections, et si Dieu le veut, un jour, nous gagnerons
même les élections présidentielles et changerons de façon radicale
la politique et la direction que prend actuellement la France, direction
suicidaire, parce que la France ne peut plus continuer comme ça. Elle
est gérée de manière colonialiste, comme si tout allait continuer
de la même manière, que nous allions continuer à piller d'autres
pays. Finalement, nous aurons besoin d'établir la justice, et cette
justice, elle s'imposera, quoi qu'il arrive.
[...]
Shoananas sortira cet été. C'est un moyen qui permettra aux enfants
de danser et d'apprendre en même temps. J'aime l'ananas, donc je pense
que ce clip va nous permettre de nous amuser. Normalement, nous serons
en tournée, et je vais faire venir le spectacle ici à Téhéran.
Interviewer : Merci beaucoup. La dernière question que j'ai
pour vous, c'est à propos du film que vous allez réaliser ici, en
Iran. Souhaitez-vous nous en dire plus à ce sujet?
[...]
Dieudonné : En France, quand j'ai voulu faire ce premier film...
Je viens de vous parler du triangle de la traite négrière, de l'achat
et de la vente des personnes – hommes, femmes et enfants, qui
ont été enlevés d'Afrique, placés dans des bateaux et emmenés aux
Etats-Unis ou aux Caraïbes pour travailler dans les champs, être vendus
à des familles qui sont plus tard devenues les Rothschild et les Rockefeller.
Jamais nous n'avons eu la chance de voir cette histoire, parce que le
lobby très puissant qui domine le monde raconte l'histoire à l'aide
d'un cinéma qui lui sert. C'est une propagande.
Les investissements israéliens dans les armes sont importants, mais
ils sont multipliés par 10 ou 20 quand on en arrive à l'industrie
du cinéma. Cela signifie qu'à chaque fois, à Hollywood, qu'il y a
un méchant, il était Russe il y a un certain temps. Maintenant, il
est Iranien. Prenez Radio Farda, par exemple. C'est la stratégie de
conquête et de domination du monde. N'oublions pas que le cinéma,
c'est avant tout raconter une histoire, qui peut être un mensonge,
car ce n'est pas un documentaire. Ainsi, ces mensonges sont orientés
dans le cinéma d'une manière qui sert les intérêts des sionistes.
Donc, faire un film qui raconte la vérité historique est difficile,
parce que j'ai travaillé avec un historien pendant plus d'un an, et
avec un scénariste de talent, et nous avons mis au point un scénario.
Est-ce qu'il reflète la vérité ? Je ne sais pas vraiment, mais il
a été écrit honnêtement, et c'est pourquoi il sera réalisé en
Iran seulement, et bien sûr avec des stars de cinéma internationales
des États-Unis et de France.