Ci-dessous des extraits
d'une interview de l'écrivain franco-tunisien Moncef
Al-Marzouki, diffusée sur Al-Jazeera
le 30 août 2005.
Toute réforme doit commencer
par une identification du problème. Ensuite, elle doit s'attaquer au
problème en tant que tel et ne pas tourner autour du pot. Puis entreprendre
toutes les réformes nécessaires. Rien de tout cela n'a lieu dans les
régimes arabes qui parlent de réforme. Ils vous disent: "Nous
voulons discuter de réforme..." Imaginez une voiture. Quelqu'un
vous dit: "Je vais la dépoussiérer et la laver à l'eau claire
et, si Allah veut, je vais la peindre d'un beau bleu et, si Allah veut,
je vais en changer la moquette." Oui, mon frère, mais le problème
n'est pas là. Le problème de cette voiture est que son moteur ne fonctionne
pas, que son moteur consomme une quantité exorbitante d'huile, qu'elle
sent l'essence et émet des étincelles. Vous la conduisez sur quatre
mètres, et elle s'arrête, alors que les voitures des autres nations
vont à cent à l'heure. Le problème de cette voiture n'est pas la
poussière ou sa couleur. Son problème c'est son moteur, et ce moteur,
c'est le régime païen et tyrannique dans lequel un seul homme peut
faire ce qu'il veut, ainsi que sa famille; il peut nous envoyer à la
guerre, etc.
Les dictateurs arabes doivent
comprendre qu'ils ne sont pas respectés, qu'ils n'ont ni (notre) confiance,
ni légitimité. Nous ne croyons pas en eux, ne voulons pas d'eux, ne
les aimons pas. Nous ne les respectons pas et souhaitons leur départ.
J'estime que toute réforme doit commencer là.
En tant que médecin, je dis que ces vils régimes arabes sont comme des patients atteints de syphilis, du cancer du poumon, du cancer de la vessie, de leucémie, de la maladie de l'homme fou, de la vache folle, de mauvaise haleine, et vous me dites qu'avec un lifting, il retrouvera sa jeunesse. Mon frère, le système arabe despotique nous a transformés, de nation riche que nous étions, en peuples de pauvres.